• La pédagogie Freinet dans ma classe et conseils

    Je travaille plus ou moins en pédagogie Freinet depuis le début de ma carrière c'est-à-dire, il y a 17 ans. Dans ma famille, on est tous allés à l'école Freinet de Vence, celle qui a été fondée par Célestin Freinet lui-même et mes enfants y sont allés également.
    Seulement malgré l'enthousiasme qui m'habitait et l'envie de travailler ainsi, je me suis vite trouvée confrontée à de nombreux problèmes assez importants. C'est pourquoi aujourd'hui, "c'est plus ou moins."
    Tout d'abord, les parents : ils ne connaissent pas cette pédagogie et sont vite en opposition. Ensuite les collègues, qui ne connaissent pas non plus et qui critiquent, surtout quand un jeune sortant met en place des choses fabuleuses qui leur demanderaient trop de remises en questions. Sortante IUFM, j'ai eu le droit à une lettre collective des parents à l'inspectrice à cause de ma méthode de travail et ensuite dans une autre école, j'ai du changer d'école à cause d'un harcèlement de collègues et du directeur qui m'ont clairement dit : "ici on ne travaille pas comme ça, donc soit tu changes de pédagogie, soit on ne te lâchera pas..." Bien évidemment je n'ai pas cédé mais je suis partie.

    Tout ça pour vous dire : faites attention ! N'essayez pas d'en faire trop. Du moins tant qu'on n'a pas sa classe et une certaine réputation auprès des parents ou à moins d'avoir un caractère bien trempé ce qui n'était pas mon cas. D'une manière générale, je pense qu'il ne faut pas trop parler, ni raconter ce que l'on fait. Personne n'a besoin de savoir... ce que je faisais, pour voir si des collègues dans l'école connaissaient ou travaillaient comme moi, je demandais juste : "quelqu'un connait-il la pédagogie Freinet ?"

    Le mieux alors c'est de mettre quand même quelques petites choses en place et faire croire ainsi aux parents et aux collègues qu'on travaille de manière traditionnelle : c'est ce que j'ai fait pour avoir la paix. J'utilise un manuel de français, je fais des leçons, des dictées et un manuel de maths.
    Mais à côté, j'utilise un plan de travail depuis toujours, je fais une réunion de coopérative une fois tous les 15 jours, je fais du texte libre, je fais des ateliers, un journal ou blog de classe, une correspondance... tout cela quelque soit le niveau de ma classe.

    Pour le texte libre, si on ne pratique pas la pédagogie Freinet à fond, il n'est pas possible à mon goût d'en faire tous les jours du moins correctement. Pour moi, c'est 1 par semaine au minimum. Ceux qui veulent en faire plus, le peuvent bien sûr ! Quand on fait du texte libre, il ne s'agit pas juste d'écrire un texte, de le corriger et de le laisser dans le cahier. Il faut les utiliser. Les lire aux autres et permettre un échange sur le fond et la forme avec les autres élèves et ainsi les améliorer, les publier dans un blog ou un journal, ou encore les afficher en soulignant des mots invariables, des conjugaisons pour que les enfants puissent ensuite aller s'y référer pour écrire de nouveaux textes.

    Pour le plan de travail, il ne faut pas oublier de libérer des plages horaires dans la semaine, réservées au plan de travail. Sinon ce ne sera que les plus rapides qui pourront y avoir accès. Et ce n'est pas le but !

    Un monde à lire, ma méthode de lecture »

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  • Commentaires

    1
    pepins-et-citrons Profil de pepins-et-citrons
    Mardi 21 Août 2012 à 14:22

    Qu'on fasse du Freinet ou pas, à partir du moment où on fait des choses qui sortent de l'ordinaire on a de fortes chances d'être mal vu par ses collègues. Je pense que faire quelque chose de différent, s'engager dans des projets, c'est perçu par les collègues comme une critique de leur propre travail. Donc, ils ont tendance à rejeter.

    Pour ce qui est des parents, il est indiscutable qu'on a besoin de leur adhésion et de leur soutien. Si pour cela il faut adapter la forme de son enseignement, et bien cela me semble un compromis plein de bon sens.

    Je ne pratique pas la pédagogie Freinet (que je connais très mal en plus). Mais je suis très sensible à la phrase où tu parles des textes libres : "Il faut les utiliser.". Se poser la question de l'utilité de ce qu'on fait, c'est chercher à donner du sens aux apprentissages. Une question qui est passée sous silence dans les "lignes officielles".

     

    2
    Sobelle06 Profil de Sobelle06
    Mardi 21 Août 2012 à 14:34

    Entièrement d'accord avec tout ce que tu viens de dire...

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    3
    rosange
    Mercredi 11 Septembre 2013 à 10:04

    merci beaucoup pour le travail et la mise en ligne!!!!

    que de travail et il me semble encore plein d'énergie!

    SUPER

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